
Ca y’est, nous y sommes. 8 Mars 2009, dans un magasin ED d’Oyonnax (grande zone touristique française). Trois employés se voient demandé de venir travailler un dimanche matin jusqu’à 13h, comme la nouvelle loi l'auto-xige. Le refus est catégorique, la sanction quasi-immédiate. Juin 2009 : les trois mauvais élèves sont licenciés pour non-respect des horaires et insubordination.
Mais alors, où est donc passé le sacro-saint principe du « volontariat », argument essentiel des pourfendeurs du travail le dimanche ? Dans le texte Maillé, il y figure bien. Dans la pratique toutefois, difficile d’expliquer à un employeur son refus de brader le repos dominical. Alors ensuite, venir frapper à la porte du bureau pour quémander quelconque promotion ou prime...
Dans le cas des employés d’ED, le vice va plus loin. Quelques semaines avant l’application de l’ouverture le dimanche, ils avaient pris le soin de prévenir que personne ne pouvait garder leurs enfants à leur place. Une requête visiblement insensée pour des cadres Carrefour…au repos ce jour-là. A leur défendant, dans les contrats de travail de la grande distribution, l'employé ne peut refuser de travailler un dimanche, sauf si un article le précise. Le volontariat ne s'applique donc pas automatiquement dans le secteur.
Le 25 janvier prochain, l’affaire passera devant le Conseil des Prud’hommes de Créteil. Jusqu’ici, la Cour de Cassation n’a jamais eu à statuer sur un tel cas, sur la question suivante : le droit à « une vie familiale normale », motif invoqué par les licenciés, est-il une doléance recevable ? C'est ce que l'on appelle une question rhétorique. La réponse est suggérée dans l'interrogation. Les exemples sont multiples: "Les français ne veulent-ils pas gagner plus ?", ou encore " Vous voulez que je laisse des gens se faire agresser dans les quartiers sans réagir ?".
Sombres abrutis ! Quelle idée de vouloir profiter d’un dimanche pour s'offrir une grasse mat’, regarder « Téléfoot » en pyjama, jouer avec ses enfants, voire ne rien faire. Et surtout, quelle idée de venir cracher sur les 5,03€ net promis pour ce jour travaillé. N’y-a-t-il rien de moins productiviste dans une France en pleine crise ? La beauferie et le conformisme n'ont plus d'excuses. Et puis finalement, dans la Bible, le dimanche n’est-il pas le premier jour de la semaine ? Question rhétorique...
C.N
* Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, le 7 Septembre 2009, France 2
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